D'un job sympa au cauchemar quotidien: "Je veux quitter les USA"

J'ai rencontré un jeune agent fédéral qui me raconte la réalité, la pression et l'absurdité de son quotidien professionnel depuis le retour de Trump au pouvoir.

Avant de démarrer notre interview, le trentenaire que j’ai au téléphone s’assure qu’il ne sera pas identifiable. Au vu de l’ambiance délétère qui règne actuellement aux États-Unis, il a accepté de me parler mais il ne veut pas pour autant s’attirer d’ennui avec sa hiérarchie. Je l’ai rencontré quelques jours plus tôt, dans une soirée de Los Angeles. Quand il m’a dit qu’il travaillait pour le gouvernement américain, dans une agence fédérale chargée de lancements spatiaux, j’ai eu envie de l’assaillir de questions.

Comme vous, je me demande comment les choses se vivent de l’intérieur. Je vis aux États-Unis mais je ne suis pas Américaine et je n’ai pas le droit de vote. Je suis révoltée, indignée, scandalisée, mais à mon échelle de journaliste étrangère sous Green Card. Que pensent ceux qui sont nés, qui travaillent aux USA et qui ne voulaient pas de Trump à la Maison-Blanche de ce qui est en train de se passer? J’ai vu, en ce garçon, la possibilité d’avoir un début de réponse à cette question.

Vous le savez, dès sa prise de pouvoir, Donald Trump a chargé Elon Musk de réduire les budgets fédéraux. En quelques semaines, plusieurs actions ont été mises en place, décimant les effectifs. Il y a notamment eu des licenciements massifs de travailleurs en période d’essai et un gel des embauches. La réduction de personnel dans l’agence chargée de la conservation et de l’entretien des parcs nationaux américains aura un impact immédiat sur votre voyage en Californie, je vous en avais déjà parlé.

Dernièrement, toutes les personnes travaillant pour une agence fédérale ont reçu un mail leur sommant de justifier leur travail. Le jeune homme à qui je parle, qui vit aux USA depuis 10 ans et à LA depuis bientôt 4 ans, en fait partie.

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